Le sable brillait d’un halo tendre, nos rires crissaient plus forts que nos pas, on aimait se raconter des histoires de mers et de voyages, l’avenir était au-delà des océans avec force aventures et joyeuses surprises, quand il est apparu, on a cru le reconnaître, ses bras s’agitaient comme un signe d’amitié, une invitation, on a couru
il dansait sur la dune, il glissait avec classe, il virevoltait au milieu de la poussière du sable
… nous avons failli croire à l’arrivée d’un nouvel ami, nous avons failli croire à l’espoir retrouvé, nous avons failli croire en notre survie
… la civilisation à portée de regards
sans un cri … un souffle d’air a dissipé ce mirage joyeux
inspiré des photos de Pierrot Men, d’après la photo Sarodrano 1999




J’avais écrit toutes ces lignes et je marchais ce matin-là fort des mots étranges qui avaient envahi mon esprit. La ville en devenait floue. Je ne voyais plus très bien les gens autour de moi. Il me semblait qu’on me regardait comme quelqu’un de suranné. Tout était vertige, sensation tortueuse d’être loin de tout. Il y avait cette arcade soutenant un pont à jamais désert, y compris par les animaux et les plantes. Le Pont Maudit était son surnom…
