Crunch

Le futur s’écroule dans ma tête, je ne comprends plus rien, le paysage qui m’entoure est étrange, que fais-je ici loin de chez moi, loin de mon travail, est-ce que je fuis, ma vie est vide,  le travail m’oblige à répéter une litanie douloureuse, plus d’argent, plus de travail, vous ne servez plus à rien mais rester encore un peu, on ne sait jamais, si ce n’était qu’une mauvaise passe, oublier vos primes, votre salaire est réduit, soyez solidaire, c’est un strict minimum, faites un beau geste, ma femme ne sait plus quoi me dire, je me plains tout le temps, je suis exécrable, mes tous jeunes enfants -mes jolis coeurs- n’osent plus m’approcher, je suis leur grand méchant ogre, j’ai le vertige quand je vois la peur dans leurs petits yeux innocents, les objets m’en veulent, ma voiture, mon ordinateur portable, mon téléphone mobile, tout conspire à me nuire, je cours loin des tracas, prenant le métro au hasard, les gens sont bizarres et leurs regards angoissants, sortir pour respirer un peu d’air non-hostile, mais le paysage est dangereux, il m’en veut, que faire? où fuir? Non, le téléphone sonne, c’est déjà l’heure? Perdre sa liberté pour si peu, il n’aurait pas fallu, c’était inévitable.

d’après le photoblog The Rip, inspiré de la photo crunch

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