À force de prendre des diagonales
les mots nous ont quitté
la parole a perdu sa part de rêve
il ne reste même plus les baisers.
(Hochstatt, Journal des Mots 30 janvier 2021)
à chaque battement des mots du monde
L’écho fait des petits pas ce matin
à chaque battement des mots du monde
la parole détache l’horizon
et tous les possibles peuvent enfin se dire.
(Hochstatt, Journal des Mots 22 novembre 2020)
les mots se font bulles d’inquiétude
Ce silence, une virgule d’apesanteur
les mots se font bulles d’inquiétude
alors la parole s’évapore en manque d’air
les phrases tapissent parfois inutilement notre vide.
(Hochsttat, Journal des Mots 07 janvier 2021)
que la fraîcheur des mots se brise en mille morceaux
C’est en effleurant l’infini
que la fraîcheur des mots se brise en mille morceaux
feulant de joie, la parole alors suspend
le vol de tous vos sens.
(Hochstatt , Journal des Mots 24 janvier 2021)
les mots s’évanouissent
Si nous fermons les yeux
Les mots s’évanouissent
et la parole disperse les petits riens
tous les cailloux de l’espoir.
(Hochstatt, Journal des Mots 02 février 2021)
Les mots gisent gelés
L’émotion se meurt
les mots gisent gelés
la parole prend soudain froid
et l’autiste s’ôte du monde hostile.
(Hochstatt , Journal des Mots 07 février 2021)
la fraternité est notre âme commune
Lacérant ce petit grain de folie
laissant un petit globe terrestre dans l’arbre
illusions d’une vie après le cataclysme
si on a chanté
on a plus le droit ni d’avoir faim ni d’avoir soif
ce n’est pas pour des prunes
travailler comme un esclave
pour vivre comme un rat
c’est là où le bat blesse
la fraternité est notre âme commune
non seulement ils ont détruits nos futurs
mais
…
qu’ont-ils fait de nos rêves?
( Rêves n°31 ; 31 juillet – 01 août 2020)
les mots ont ouvert un espace sanglant
Perspectives au sommet d’un volcan
les mots ont ouvert un espace sanglant
et la parole se fait tonnerre dans les nuages
pour tuer le monde à force de phrases inutiles.
(Hochstatt ; Journal des Mots, 06 février 2021)
j’attends le rire après les mots
Le froid a beau être là
j’attends le rire après les mots
la parole qui vient en douceur
déposer la joie en flocons.
(Hochstatt ; Journal des Mots 16 janvier 2021)
sourire au frôlement du chat
Si le monde s’écroule un jour
faites que cela soit après l’éclosion du dernier crocus
de ces petites joies invisibles qui surgissent soudain
à force de cultiver notre jardin de d’amours et de désirs
d’être ensemble à regarder tomber les feuilles d’automne
à aimer le vent dans nos cheveux, à sourire au frôlement du chat
juste s’embrasser dans la douceur d’une nuit d’été
et jeter aux orties tout ce qui nous encombre le cœur et l’esprit
ne tenir qu’à la caresse du lendemain qui chante
définitivement refuser de posséder sans fin
juste avoir de l’eau et des fruits
et ne rien regretter de tous les possibles inutiles
…
qu’ont-ils fait de nos rêves ?
(Hochstatt ; Rêves n° 34 , 28 septembre 2020)