Reflets de la forêt

Marcher dans les reflets de la forêt, ne plus avoir d’autres ombres que ces feuilles perdues, errer comme une âme sans ombre, à la recherche des mots perdus, d’une phrase qui viendrait changer…
et parfois, se laisser éblouir par un contre-jour, cette lucidité de la nature qui vous étourdit et n’attends que votre regard pour se sentir belle.

d’après le blog la langue des papillons, inspiré de la photo Plateau de millevaches 2

Ombres géométriques

Malaise devant cette image géométrique,
le trait droit tue
la lumière lance son arc électrique
l’ombre n’abrite aucune mue
je me sens prisonnier de cette physique
mon esprit serpent ne peut y sinuer
et mon âme courbe va s’y asphyxier.

d’après la photoblog de Simone Colferai, inspiré de la photo Shadows and géométries

Aspirations minérales

Quand mes yeux frôlent ces pierres
une mélodie redoutable me hante
la gravité d’une voix qui gratte
les quelques illusions devenues fusées sans lendemains
les instruments cachent mal ces douleurs incrustées
infime silence minéral qui étouffe
l’écho de mon coeur humain.

inspiré du photoblog Hajdu.md – Authentic Hajdu, d’après la photo untitled_01

Pierres cassées

L’incertitude s’était brisée
Les doutes comme des fossiles à perte de vue
Les pierres de la discordes disloquées entre mes mains
une fois pour toute
aimer ses décisions sans lendemain
nettes lignes de fuite
où la parole trace la rectitude
de son engagement à mort.

d’après le photoblog Hajdu.md – Authentic Hajdu, inspiré de la photo Rocks

Falaises

La plus belle ville du monde ne peut donner que cette immense sensation de solitude, le strass des lumières, les courbes des monuments, tout le passé qui pèse au coin de chaque rue historique, les belles oeuvres d’art qui nous font de l’oeil, rien n’y fait, quand ce petit quelque chose vous manque et que votre coeur dépeuplé n’attend plus rien, l’espoir est une foutaise pour faire patienter les idiots, le combat est le beau piège tendu aux héros, le renoncement est l’illusion intelligente proposée aux penseurs, que reste-t’il à ceux qui ont le courage de regarder le lendemain avec une impatience renouvelée?

d’après le photoblog Hajdu.me – Authentic Hajdu, inspiré de la photo Falaises

La promenade du viel homme

Collage autour de BergsonJ’avais écrit toutes ces lignes et je marchais ce matin-là fort des mots étranges qui avaient envahi mon esprit. La ville en devenait floue. Je ne voyais plus très bien les gens autour de moi. Il me semblait qu’on me regardait comme quelqu’un de suranné. Tout était vertige, sensation tortueuse d’être loin de tout. Il y avait cette arcade soutenant un pont à jamais désert, y compris par les animaux et les plantes. Le Pont Maudit était son surnom…

J’entendais un peu la rumeur du monde, ce malstrom de bruits et de voix, la symphonie d’un monde hyperactif. Sortir ma montre à gousset semblait installer comme une pause surréaliste. Je traversais avec indifférence brouhaha et hyperactivité jusqu’à mon salon de thé. Je compris que c’était le début de ma fin quand je vis, posé sur la vitrine : « Fermeture définitive »