Certains voudraient l’oublier
et pourtant, les mots emportent tout
et la parole se casse net
entre les bruits du monde.
Certains mots cherchent à ne plus exister
En équilibre sur le fil de nos vies
certains mots cherchent à ne plus exister
et la parole s’absente avec les oiseaux
il faudrait savoir sauver le chant du Cygne.
L’incroyable légèreté des mots doux
Comme si l’incroyable légèreté
des mots doux
cette parole intime de notre monde
saurait réparer les vivants.
(JdM Evreux 20 avril 2025)
Être à la hauteur des étoiles
Comprendre que vivre
quelques rêves
c’est être à la hauteur
des étoiles.
(Colmar 15 avril 2025)
Les mots hésitent par courtoisie
Se glisser dans les failles
les mots hésitent par courtoisie
la parole est parfois plus brutale
le tremblement de terre n’avait pas fait si mal.
(JdM, Colmar)
Vide froissé
Le poète tente de déplier le vide froissé en chacun de nous
et soudain les quelques questions qu’on ne s’est jamais posées
se changent en petits moments de bonheur.
(09 avril 2025)
Non ce n’est pas l’automne
Non ce n’est pas l’automne et pourtant des feuilles d’arbres s’envolent et tombent ici. J’essaie de ne plus voir les barreaux, les grillages ou les murs. Je pense à l’automne dans mon jardin, un verre de vin à la main pour déguster les derniers rayons du soleil. Tout était simple à l’époque : travail, famille, amis. Mon seul plaisir solitaire c’était les ballades en VTT dans la forêt voisine. Des heures à pédaler, à grimper, descendre et slalomer entre les arbres, à surfer sur les dénivelés, à respirer le grand air et à fatiguer mes angoisses. Pourquoi me suis-je arrêté ce jour-là ? Des joggeurs et joggeuses j’en croisais tout le temps et on s’ignorait réciproquement, au mieux un petit signe pour dire bonjour… et là, je me suis arrêté à coté de cette joggeuse fatiguée et visiblement en détresse. Elle ne voulait aucune aide. Elle voulait rester seule. Elle voulait qu’on la laisse tranquille, « que le monde lui foute la paix » a-t-elle finit par hurler. Je suis reparti avec un drôle de malaise et l’esprit ailleurs. Je me sentais un peu solidaire de ce hurlement « qu’on me foute la paix ! ». Et il a fallu qu’on grand malade mental s’en prenne à elle, il a fallu qu’on croit que c’est moi ce grand malade et me voici ici dans cette prison a rêver devant de pauvres feuilles mortes.
(Evreux 04 avril, d’après cette image https://fershteh.aminus3.com/image/2025-04-01.html )
Craquement des os
Craquement des os
Fêlures dangereuses
Oiseau étouffé.
Haïku 05 avril 2025
Les mots ne tiennent plus qu’à un fil
Aujourd’hui
les mots ne tiennent plus qu’à un fil
la parole fait le funambule
dire tout et son contraire jusqu’à l’absurde.
(Journal des mots 04 avril 2025à
Les mots basculent en moi
A chaque lecture
les mots basculent en moi
comme des énigmes sans paroles
il faudrait pouvoir effleurer le soleil.