Se faire un film

Je ne cours pas, je danse légèrement, mon pas accélère pour arriver vite, être présent, être là, je laisse glisser mon parapluie sur la grille du parc, le tac-tac-tac-tac-tac… résonne avec mon coeur, je jubile de la rencontre à venir, mes lèvres forment et déforment les mots qui bouleversent mon cerveau, ébullition des sentiments sautillant avec ma main incontrôlée, je fends la nuit à la vitesse d’un oiseau, je rie, je chantonne, je tremble, je ne dois pas courir, je frissonne d’être dans ses bras, à l’approche du lieu de rendez-vous je me contrains à ralentir, je veux déguster chaque seconde et chaque gorgée d’air commune, il m’attend, j’entends flotter ses cheveux, comme au cinéma, je me repasse la scène à venir, un travelling subjectif où je rentre dans la cours, le bruit de mes talons claquant le sol, je passe la scène en noir&blanc, c’est plus romantique, il se tourne et je l’embrasse dans son sourire, « coupé! la scène est bonne, on la garde ». L’appareil photo à la main, je prends ce fragment de temps suspendu, cette joie calme qui nous attend.

d’après le photoblog JENRIKS24hphoetry, inspiré de la photo Sneaking

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