Engrenages

Cette nuit j’allais m’amuser je devais m’amuser j’allais danser laisser mon corps s’enivrer de fatigue les tourbillons de la nuit en boite de nuit comme à Cannes comme au Festival je devais m’amuser c’était le moment ou jamais de plonger dans l’engrenage noir et blanc j’allais me laisser tourbillonner je partais en chasse proie ou être la proie peut importait la place seul le jeu en valait l’ivresse je devais m’amuser perdre tous mes repères

me noyer dans la lumière effrayer mon angoisse dans ces ambiances saturées de sons de couleurs de lumières ne plus rêver de se perdre dans le bras de n’importe qui quand plus rien n’a d’importance que la peur disparue se délecter du flou définitif des sensations tomber dans l’absurde répétition de l’ivresse des mots qui rien ne veulent rien dire déguster cette fuite quand plus rien n’a d’importance que la bouche qui m’embrassera encore une fois

ne plus ressentir son esprit s’éloigner de son corps étrange pressentiment d’actions qui se répètent fatiguant ces pas qui résonnent sur une ombre trop réel pour ne pas être en danger si loin de la lumière je ne dansais plus avec ma fatigue avec mes désirs j’accomplissais hagard ce que mon corps dictait je ne rêvais plus le peur me dominait la fuite n’avais rien tourbillonner quand tout a été finis dans un faux semblant de paix j’aurais dû me perdre je ne me suis pas assez amusé encore une fois

inspiré du photoblog les Particules Etranges, d’après le photo le gibus, un lieu mythique

Jeux sensuels

Piège de ces jambes qui ont cisaillé mes désirs jeux de main comme un chemin irréel vers une perte de l’état second d’innocence qui voulait encore rêver un peu à ces jeux d’ombre intouchable douceur du frisson d’attente le moment juste avant le froissement des peaux silence intensément sensuel en soi certitude d’une caresse irréversible quand l’autre coté du miroir est proche sans autre peur que la déception désastre intérieur incapable d’un reflet ou d’une ultime touche de couleur.

d’après le photoblog Lô’tre Page, inspiré de la photo Les dessous chics (2)

Souvenirs nocturnes

Si beaux souvenirs, la nuit n’était pas enchantée mais les façades enjôleuses sous les lumières, artifices cachant des attraits plus violents et sulfureux, toute la ville conspirait à endormir les visiteurs occasionnels, englués dans la fascination ils se noyaient joyeusement dans les furieuses zones d’ombres, quand ils ne mourraient pas, le passant tremblait de s’y risquer à nouveau, définitivement dépendant.

d’après le photoblog Morris Taub Exposed, inspiré de la photo Nightlife

Flots d’hiver – Winter’s floods

Le flot d’hiver fondait lentement
assis, je regardais longtemps,
fuir mes pensées
accrochant à ce coffre abandonné
un flot d’histoires
délicieusement tourmenté.

english

The winter flood disolved slowly
seated, I looked long
vanish my thoughts
hanging to this deserted coffer
a flood of stories
delightfully tortured

from / d’après le photoblog Morris Taub Exposed , inspiré de la photo Flood

Savoir pleurer – Be able to cry

Savoir pleurer

Le coeur a besoin de pleurer
sinon ce n’est qu’un muscle évidé
qui bat à peine
dans un corps sans contraste,
moins qu’une trace
morne vie
sur cette photo grise

english

Be able to cry

The heart need to cry
or else it’s a empty muscle
which beat hardly
in a body without gradation,
less than a trace
a gloomy life
on this grey picture

From / d’après le photoblog de Morris Taub Exposed, inspiré de la photo Weather

Tracé en rouge – 12 et fin

(…)

dans sa tête son visage disparu oui inventer contre la douleur la fatigue son visage le visage surtout le sourire de celle qu’il aime surtout les mots enfin et par dessous tout il imagine il rêve il s’extrait du rouge par dessus tout il rêve des mots enfin des mots heureux qu’elle lui dit c’est doux il entre oui il entre à grands pas dans ce pas d’elle vers lui ce pas qu’elle fait avec sourire marche spontannée prémisse du bonheur premisse de la logorrhée d’amour il rêve de ce bain chaud apaisant un bain doux qui doucement délivre de l’attente oui pas à pas il peut sourire en rêvant d’ailes qui s’envolent loin dans le lointain non pas vers elle non pas se souvenant d’elle non pas à sa recherche mémoire essayant de se souvenir de son visage fatigué sans sourire non pas les yeux rougis de désespoir non avec l’espoir non avec l’attente non avec la lune qui brille sur l’infini non ses ailes s’envolent vers le lointain loin de la déflagration du cri de la douleur à la tête qui fait mal le rouge qui aveugle ses ailes voient le lointain ses ailes battent l’air vif ses ailes s’envolent fermement joyeuses ses ailes s’envolent enfin avec elle avec son sourire avec son visage plein de mots des mots que pour lui des mots avec elle.

(fin)