Feuille morte

J’ai perdu la tête. J’ai fui, j’ai marché, j’ai couru, j’ai frappé sur les arbres, je me suis perdu dans cette forêt. J’ai crié doucement en moi en regardant tomber cette feuille morte. Je ne veux pas vieillir. Je ne veux pas être seul. Je ne veux pas devenir fou. Et pourtant mes pensées s’échappent et flétrissent comme ces feuilles mortes. Et pourtant les mots s’emmêlent dans ma bouche et à force de chercher à les rassembler, j’en perds tout mon souffle. J’ai peur et je voudrais être plus que le reflet de moi-même. Aurais-je droit à un printemps comme ces arbres qui m’entourent et me protègent?

d’après le photoblog de Luc Lombarda , inspiré de la photo Feuille morte – Arboretum de la vallée aux Loups

l’effervescence des mots

Dans le coeur des flocons
se cache l’effervescence des mots
que le poète capte parfois
avec son regard délicat

(journal des mots n°16, 30 janvier 2012)

les mots s’évaporent

une voix qui tremble
prisonnière d’un écho atone
les mots s’évaporent
sur la blancheur des nos pensées

(journal des mots n°13/ 23 janvier 2012)

laisser en nous ce froid qui rêve

sur la pointe des pieds
en cercle concentrique
aimer la stridence
lui murmurer des secrets
comme à un fantôme
ne pas se plaindre sans cesse
non, ne pas se plaindre
d’hallucinantes douleurs
ou des maux absents
s’enfuir sur les cordes
et laisser en nous
ce froid qui rêve

inspiré du morceau Rebonds de l’Album Réel de Fred Frith et Noël Akchoté