La clé de ma folie

Je contemple l’excès
le désert métallique de ma folie
mon coeur recherche la larme qui ouvrira

une clé pour sentir

dans l’écheveau de mes contradictions
l’évidence du sentiment qui trace

le rire partagé

d’une joie simple
délivrée des peurs inconnues.

d’après le photoblog Man with 101 names, inspiré de la photo The key to my heart

La beauté d’un ange

Depuis que je suis un ange, on me trouve toutes les beautés, on me vénère, on m’aime et on prend soin de moi. Dans le calme de l’église, j’étouffe de tant d’unanimité, j’aimerais pouvoir faire peur à nouveau et montrer mon ancien visage, celui de la haine, celui de tous les crimes auxquels j’ai rêvé, celui du désespoir d’une vie chaotique. Pouvoir fissurer la pose bienveillante et se moquer des faussaires et des hypocrites… J’attends la prochaine révolution, un tremblement de terre ou un profanateur… Il y a déjà ce gamin qui vient régulièrement me faire des grimaces pendant que ces parents se recueillent plus loin… Bénis soi son impertinence.

D’après le photoblog Man with 101 names, inspiré de la photo Angelic Beauty

Mots automatiques

Les mots qu’on n’ose dessiner s’effacent
automatiquement
ombre des pensées
Ma vie prend un goût de bleu
innachevé
Ces lettres en équilibre sont les griffes
labourent mes remords
Ma vie perd son relief sans la photo
instants saisis d’instants
sitôt disparus
donnant la seule saveur poétique
attente infinie
se dissoudre dans la couleur

oublier

d’après Irregular, journal laboratoire – photoblog d’Ernesto Timor, inspiré de la photo automatiquement

Se souvenir des belles choses

La femme n’était pas la mariée, elle se perd dans le décor de ses affabulations, la pièce est perdue, le sens s’est décomposé avec le papier peint, aucune écriture ne lui donnera la grâce du chemin, son corps se cache

la femme gesticule pour distraire du drame, de la fin des illusions, de l’absence de mots à dire,

il n’y a plus rien à cacher sauf le souvenir des belles choses

trop éparpillées dans son vide

d’après le photoblog Irregular d’Ernesto Timor, inspiré de la photo Se souvenir des belles choses

Temple

Ce n’est pas un rêve, il y a bien
un temple, une parenthèse    hors du temps
de l’autre coté de la rue
Il y a longtemps que je n’étais pas sorti
de mes    angoisses    dehors
tout a changé    depuis mon            regard
le temple n’était qu’une ruine    absurde
Il y a longtemps que je n’étais pas sorti
Le lieu est habité    une épaisseur spirituelle est palpable
Tout revit    mon coeur si haut si loin de moi
revient chercher quelque chose
ici bas

d’après le daily photoblog d’hikari, inspiré de la photo Temple

Disparaître

Quand viens la fin du voyage,
il reste à peine les images
que les corps s’effacent
pour vivre encore un instant
dans les sensations, ces souvenirs sens
ces moments à part où l’on n’est plus soi
où l’on naît soi se fondant dans l’image
ce lointain, autre,
auquel pourtant il faudra dire adieu.

D’après le daily photoblog of Hikari, inspiré de la photo Adios Menorca (Vanishing)

Psycho

La folie grandit en moi,
ces fissures dans mes neurones
les spirales encerclent mon air
c’est le monde qui est fou
toutes ces idées écoeurantes qui s’amoncellent
impossible de grandir
sans rire des absurdités que j’imagine
c’est le monde qui est fou
et je suis l’enfant qui détruira le mal
au marteau de mes mots
c’est le monde qui est fou
et je ne dois plus rire de ces spirales
fichus fantômes dans mes yeux
c’est le monde qui est fou

d’après le Daily Photoblog of Hikari, inspiré de la photo Psycho

Ombre et lumière

Dans un souffle la lumière a balayé l’ombre
les feuilles ont respiré cette clarté
ivresse des apparences
regarder sourire les arbres
bercé par la danse séductrice des feuilles
maquillées et habillées pour le bal clair-obscur
cette frénésie des beaux jours
juste avant l’invasion du sombre
inquiétante suspension

d’après le photoblog de Ian Bramham, inspiré de la photo Shadow and Light

Dans mon oeil fatigué

A la recherche de mon esprit, je photographie mon oeil, je n’y trouve que vaines pensées et goût pour la frivolité, dans l’heure grave qui m’accable, rien del’ambiance, affliction effacée , rien du cri bloqué dans mon coeur, juste un maelström de mots, peut être inutile, trop indiffèrent aux tremblements intérieurs, pensées mal maîtrisées

mais au fond de l’oeil, le sable racle sa cornée, creusant des paysages fatigués et violents,

cette douleur insensible         au vent chaleureux             et à l’indolence de l’océan apaisé.

d’après le photoblog de Ian Bramham, inspiré de la photo Sardinia 4