Parfois sans raison
les mots cessent de respirer
sans jamais s’asphyxier
ils perdent alors tout leur sens
(journal des mots n°37 / 1er mars 2012)
île de mots…
Parfois sans raison
les mots cessent de respirer
sans jamais s’asphyxier
ils perdent alors tout leur sens
(journal des mots n°37 / 1er mars 2012)
J’avais rendez-vous avec sa musique, quand je passais le piano vibrait par delà les fenêtres, on aurait dit que les notes cherchaient à sortir, je m’arrêtais devant cet immeuble sans personnalité et j’écoutais, parfois j’arrivais à entendre tout un morceau et je repartais, d’autre fois je saisissais au vol un passage mais je ne pouvais m’attarder, je vivais régulièrement des moments magiques où les nuages, les passants, le mouvement des arbres, le bruit d’une voiture qui démarre, n’importe quoi, entraient en résonance avec la musique, alors je souriais à cette harmonie, ce froissement heureux au coeur de monde, tout commençait à prendre du sens et quand je partais la mélodie persistait longtemps et me quittait parfois juste au moment du sommeil, je me laissais griser par la promesse des sons.
d’après le billet N’importe quoi du blog paumée, divagations de Brigetoun
Comme une peau inutile
les mots morts se détachent
permettant d’oublier
les larmes coulées du texte
(journal des mots, n°36 / 29 février 2012)
Une si grande fatigue
les mots glissent entre les lignes
flirtant avec l’absurde
panique de ne plus les lire.
(journal des mots 35/ 28 février 2012)
pas à pas
l’ombre absente
froisse le réel
de ses beaux doigts flous
il y a trop de tendresse
entre elle et moi
d’après la série L’homme qui marche de Claude Dityvon
Derrière leurs masques,
il y a des mots qui jouent les fantômes
de peur que les revenants
hurlent à la foutaise
(journal des mots 34/ 27 février 2012)
Elle a laissé trop de traces
Elle est partie trop loin
Elle avait des mots trop durs
pour ne pas m’aimer encore
Elle est présente dans les petits riens du quotidien
Elle se faufile dans les plis de ma vie
Elle me regarde à travers mon ombre
pour que je puisse vraiment l’oublier
Elle avait trop peur de la fin
Elle était trop triste par nature
Elle se considérait comme une intruse dans la vie
pour m’accompagner jusqu’à la souffrance
d’après la série L’intruse de Claude Dityvon
A force d’être mâchés
les mots écœurés
régurgitent en boudin
les idées indécises
(journal des mots n°33/ 24 février 2012)
Chanter
à en perdre les mots
la folie est douce
comparée aux ravages des indifférents
(journal des mots n°32/ 22 février 2012)
dans la nuit
laisser son regard s’abandonner
à la folie
il y a trop de lointain
trop de hors-champs
trop perspectives inconnues
pour se comprendre
dans la nuit
laisser son regard s’abandonner
juste la ville, l’errance et moi
d’après la série Extérieur nuit de Claude Dityvon