Photo du jour le 6 avril 2012

Comme une longue fête de famille, les retrouvailles ont été euphoriques, les embrassades et les nouvelles fusaient dans tous les sens, nous étions ivres de nous retrouver, les enfants sont partis tout de suite jouer sur la plage, leur excitation était belle à voir, l’apéritif fut moins frénétique, nous continuons à égrainer les petits faits du quotidien depuis la dernière fois, là des travaux dans la maison, ici le voyage en Grèce, ailleurs un nouveau boulot, puis les enfants fatigués ont commencé à nous agacé et le repas n’était pas encore chaud, quelques petites piques sont arrivées, la ritournelle connue des reproches, le vin coulait à flot et les esprits s’échauffaient un peu, les grands parents avaient beau calmer le jeu ou tenter de détourner l’attention, rien n’y fit, quelques belles vacheries étaient en préparation quand un enfant a fait une grosse bêtise qui a focalisé l’attention de tous les adultes contre lui, le bouc émissaire ayant été sacrifié, le calme est revenu autour du café et puis on a dansé, l’assemblée s’est dispersée au rythme des vagues, la musique s’est faite plus calme et plus discrète jusqu’au levée du soleil, les survivants sont allés en silence au bord de la mer pour admirer le retour de la lumière.

d’après une photo de @chloecyde, photo du jour le 6 avril 2012 sur Webstagram

Photo du jour 10 février 2012

de retour de ma journée de travail, je bifurquais sur la jetée pour l’ivresse des embruns, pour les reflets du soleil dans l’océan, je m’accoudais sur la rambarde pour écouter vivre le vent et les jours sans, juste laisser gagner la profondeur du silence en bord de mer, je marchais sans prêter attention aux gens ou au paysage toujours identique, juste les variations de l’océan, l’été je mangeais un sandwich pour faire durer le plaisir, je ne me suis jamais baigné de peur de rompre le charme qui m’unissait à cet élément sauvage et sensuel, on se charmait de loin, il m’arrivait de dessiner l’horizon et la mer quand elle était très agitée, grâce à cette balade quotidienne, je ne me suis pas vu vieillir, et maintenant que je ne peux plus marcher, je suis fatigué, l’océan me manque, personne pour m’amener aussi régulièrement et quand j’y vais ce n’est plus le même plaisir, je ne reconnais plus rien, je ne me reconnais plus, très vite, très fort, j’ai envie de fuir, ma vie n’a plus de rêve et je tourne en rond, ma tête est devenu une impasse.

inspiré par la photo de @n883 élue photo du jour 10 février 2012 sur webstagram

reflux d’une musique

Danser dans la rue
risquer d’être écorché
par un son qui passe

danser dans la rue
hurler immobile
en cherchant le silence

danser dans la rue
hypnotisé par le flux
et le reflux d’une musique

qui se rit du temps

inspiré du morceau Réseaux de l’album Réel de Fred Frith et Noël Akchoté