Trop de vent
sur les blessures de l’âme
rien ne s’envole vers ce bleu blessant
cette offense à toutes les souffrances
l’eau ridé de la rivière
ne comprend pas la tristesse des pics verts
quand la débroussailleuse a tout arraché
ils avancent chancelants et patauds
sur une pelouse lisse de toute vie.
Les mots légers poudroient
Au bord du monde
les mots légers poudroient
la parole a déposé ses flocons
il est temps de se laisser tomber.
Douceur de l’argile
La terre sous mes mains prend forme. Douceur de l’argile à travailler. Presque plus de rugosité à force de lissage. Le vase prendre forme et je sens les courbes s’affirmer. Mes longs doigts de pianiste compose un concerto de terre et d’eau. Pleins et déliés mes mains trace dans l’air une musique enlevée et amoureuse. Je pense à sa destinatrice et aux fleurs qui pourront y trouver refuge quelques jours avant de mourir. Choyer ce bel écrin pour des bouquets soyeux et joyeux. Arrondir les formes pour réjouir son visage quand elle le regardera. Éliminer toutes les aspérités qui pourraient faire douter de mon amour pour elle. Une dernière accélération du tour pour achever le lissage. Au même moment, je commence à visualiser les motifs géométriques qui couvriront les flans de ce vase. Comme une exclamation de son caractère doux mais sûr d’elle, enjoué mais cachant ses fêlures mais solaire avec de joyeuses zones d’ombre.
(d’après photo https://www.fotocommunity.fr/photo/potier-au-travail-eric59/49089744 )
Le sang qui coule
Le sang qui coule
Pollen s’enfuyant du coeur
Drôle de printemps !
Haïku 29 mars 2025
Mots suspendus
Je laisse ici quelques mots suspendus
pour celles et ceux qui en manquent
pour dire leurs rêves.
26 mars 2025
Les mots sont bouillonnants
L’émotion qui affleure (du volcan)
les mots sont bouillonnants
la parole se fait fumerolle
bientôt l’effusion.
(JdM, Evreux 25 mars 2025)
Haïku 23 mars 2025
Fuir l’angle net
Frôler l’arrondi joyeux
Souffle moelleux.
le poète saisit l’âme des mots gelés
Inconscient et furieux
le poète saisit l’âme des mots gelés
et soudain la parole brise ces petits riens
qui empêchait l’amour d’advenir.
(Hochstatt, Journal des Mots 09 mai 2021)
lointain les mots s’effilochent
Un nuage s’est allongé
lointain les mots s’effilochent
la parole assourdie drôle de ouates
tout en bas l’écume des maux.
(Hochstatt, Journal des Mots 02 mai 2021)
les mots ont pris de l’altitude
Suite à ces phrases pleines d’élan
les mots ont pris de l’altitude
la parole s’est faite oiseau
pour siffler toutes les possibles.
(Hochstatt, Journal des Mots 07 mai 2021)