fermer les yeux
résister à l’envie de l’embrasser
la musique échauffe mes désirs
elle danse et
—
je voudrais
l’enlacer, lui dévorer la bouche, lui
—
dans le noir du caveau
lui glisser les mains sur le corps
—
la flamme est en nous
tout n’est plus comme avant
je n’ai pas résister à sa passion
—
quand j’ouvrirais les yeux
son sensuel sourire m’accueillera en silence
la musique n’existera plus pour nous
—
garder encore un peu
les yeux fermés
l’imaginer encore là
—
son corps enflammant la jazz session
d’après le photoblog Terminal 715, inspiré de la photo In flames
empreinte
j’ai presque
on me croit
je suis l’ombre de mon poids
relief disparu
je marche translucide
la glace n’a pu m’atteindre
le corps froid, le cerveau en ébullition
je suis suspendu à la frontière
…//…
personne ne m’écoute
quand je gratte l’écorce givrée
cherche à exhumer le sable
à peine refroidi de
j’y suis presque
si seulement
si d’autres mains existaient
d’après le photoblog Lost in Pixels, inspiré de la photo Man on the Moon
rayer l’espace
danser et tournoyer
à force d’enthousiasme, de déséquilibres heureux
le vertige bleu nous envahit
les lumières de la ville jouent avec notre regard
les glissements sur la glace jouent avec nos oreilles
les frottements de l’air jouent avec notre peau
douceur du cocon glacé qui nous enveloppe
ravissement de pouvoir jouer avec l’air
qui frémit de nos crayons de couleur
rayer l’espace de nos mouvements
tracer notre vertige, puis
au prochain tour, nous écrirons un mot d’amour.
inspiré du photoblog photos>mdpny, d’après la photo On a Cold Night, Movement on the Rock Center Ice Rink
confetti
bulles de joie dansant une sarabande
entendez-vous les rires
petits boutons sur bonheur bleu
chanter sans oublier
passé qui compte sans être grave
l’insouciance n’est pas qu’une parenthèse
c’est le pari d’une euphorie
celles de mains qui jettent
jour après jour
leurs soucis vers le ciel
pour goûter le plaisir incroyable
de voir leurs couleurs se dissoudre
d’après le photoblog Photo>MDNY, inspiré de la photo Lunar New Year Confetti Against a Blue Sky
couloir
informe espace
brève cécité du réel
assourdissante présence des volumes
ressentir alors la terreur dans son corps
les douloureux mouvements des objets hostiles
et le seuil tremble comme une menace
passage déterminant qui
ne voudrait dire
nom
d’après le blog Liminaire: le Bloc-Notes de Pierre Ménard, inspiré de la photo couloir Bussy
modern times
débris de mon délire
mes cercles de folie
tourner, assembler, vérifier, tourner
mon corps mécanique sans fin
vie machinale qui tourne
dents qui broient corps, cerveau et
…
cassure insensée
musique effondrée sur le macadam
je n’étais pas rouillé
…
d’après le photoblog take by fake, inspiré de la photo modern times
cri du déclic
dentelle de glace
rythme craquant des espoirs
monde monochrome
sourde fissure
goutte après goutte
la folie fond et refuse
la pulpe givré prévient
l’horizon s’arrête au blanc
rites immobiles
négation des contrastes
blanc qui crie
déclic qui oublie
le crime, simple m entre le cri et e
d’après le photoblog take by fake, inspiré de l’image ice world macro
anachronisme
feuille silencieuse
sur la terre qui croustille
j’écoute les bruits inquiétants
il n’y a que des ennemis
pour me renifler
ou me photographier
j’ai vu de près les dents de la mort
impossible d’être au second plan
flou
je ne voudrais pas être cet anachronisme
couleur fautive sur fond blanc
impossible se s’arracher à ce rythme obsédant
d’après le photoblog la faute aux couleurs, photo anachronisme
sur tes rides
notre histoire est inscrite sur tes rides
tu as voulu partir
ta silhouette hante mes yeux
obsession de ton visage sur mes vitres
je n’ai jamais pu croire à la tristesse de tes yeux
j’aurais dû
ta sensualité est gravée sur le relief de ta peau
jamais un soupir au-dessus de l’autre
juste ton corps qui frissonne silencieusement
et ta peau qui s’adoucit d’aise
mais ton immuable visage triste
j’aurais dû
dessiner ce sourire
qui nous a toujours manqué
donner une trace à la joie que tu cherchais
j’aurais dû
d’après le photoblog XoverIP – Vernon Trent, inspiré de la photo ...500
perdre son masque
grater l’image pour cacher
faire disparaître la vulgarité du réel
le trop plein d’évidence
chercher désespérement ce que l’on a ressenti
l’image est un masque à émotions
enlever couche après couche
faire rendre gorge la photo
lui faire transpirer le soupçon
derrière les poussières du papier
toucher de ses doigts un peu de sens
regarder et
perdre son masque
d’après le photoblog XoverIP – Vernon Trent, inspiré de la photo …seelengut