Dans un fauteil

Est-ce que ma vie n’a tenu qu’à un fauteuil? Je me déformais à petits feux dans le mien tout en rêvant à celui du grand patron, fantasme d’un siège solide où l’éternité vennait à toi sans aucun effort à faire,
quand la vie s’enfuyait de mon corps, j’étais venu laminer mon bureau puis mon étage, puis… je déchirais des petits morceaux de papier peint, je cassais ce que ma force me permettait, mon couteau faisait des merveilles, un cadeau de maman,
quand la fatigue était trop forte, je regardais la décrépitude envahir l’immeuble et j’attendais l’affection opportuniste pour enfin me délivrer de tout ce qui me ronge, pire encore que la maladie

d’après la série « The Ruins of Detroit » de Yves Marchand&Romain Meffre, inspiré de la photo Donovan Building.

Sous le ciel écoeurant de Bay City

Sous le ciel écoeurant
de son inexistence
aucun envol mécanique
aucune chute salavatrice
aucune errance mystique
ne sauve celle qui a tout brulé
à bout de force de
mourir de ne pas oublier
étouffée par ses fantômes

à propos du livre Le Ciel de Bay City de Mavrikakis (Sabine Wespieser Editeur)

dont mon compte-rendu de lecture est à lire ici

Douce chaleur

Quand l’été dissipe nos soucis
se promener insouciante dans la douce chaleur
laisser les rêves divaguer au gré des pas
poudre de mots suspendus

l’orage attend son heure
pour perturber nos ombres

inspiré du photoblog lalanguedespapillons, d’après la photo Août, la ville

Ombres géométriques

Malaise devant cette image géométrique,
le trait droit tue
la lumière lance son arc électrique
l’ombre n’abrite aucune mue
je me sens prisonnier de cette physique
mon esprit serpent ne peut y sinuer
et mon âme courbe va s’y asphyxier.

d’après la photoblog de Simone Colferai, inspiré de la photo Shadows and géométries