Photo du 13 janvier 2012

Quand j’étais enfant, je rêvais de la ville, je voulais y aller, j’y mettais toutes mes forces à l’école ou aux champs quand je devais travailler pour mon père, j’y pensais tout le temps, il y avait ce rêve récurrent où je marchais sur l’eau avec ma petite soeur et nous voyions la ville surgir de la mer au loin, les immenses immeubles étaient beau, d’un beau écarlate, plus beau que toutes les merveilles que j’avais eu l’occasion de voir à la télévision, j’attendais, j’ai attendu, j’ai cru à mon départ, j’ai travaillé à l’école pour être le meilleur pour avoir droit à une bourse, j’ai travaillé dans les champs jusqu’à en être groggy pour mettre de l’argent de coté, j’avais acheté une carte pour mon trajet et je m’étais renseigné sur les logements, il ne restait plus qu’à traverser l’eau du rêve et à toucher le corps sensuel de la ville, et sans crier gare je me suis retrouvé aveugle, pas d’accident, pas de maladie, juste un rideau noir qui tombe dans ma tête, il ne me reste que la tristesse, ce rêve et les mots dits qui m’accompagnent mais que je ne pourrais jamais répéter.

d’après la photo du jour 13 janvier 2012 de @genie688 sur web.stagram
http://web.stagram.com/p/550940810_1232537

ne pas jeter les mots

Avant la haine
ne pas jeter les mots sur un drôle de ton
non ne pas être triste, résister
on ne se débarrasse pas de moi comme ça

(journal des mots, 6, 10 janvier 2012)

juste une petite foulure dans l’économie

le bal des mots idiots bât son plein
de réussite, de bonheur, de plaisir
les mots mauvais sont au coin
qui rit qui rit qui rit
non ce n’est pas la crise
juste une petite foulure dans l’économie

(journal des mots, 5, 9 janvier 2012)

succuler la pause

petit carré de lumière sur fond gris bleu
petite silhouette s’éloignant vers le noir
petit ange qui s’installe sous le rayon vert
succuler la pause

(journal des mots, 4, 7 janvier 2012)

gisant léger

J’errais dans Jéricho
n’arrivant pas à oublier l’image
du gisant léger et de son
murmure
“il ne fallait pas essayer”

J’errais dans Jéricho
n’arrivant pas à oublier
le gisant blessé
dont les blessures laissent
indifférents
les passants

J’errais dans Jéricho
gisant léger
parvenant à peine
à marcher
à côté de mon âme.

d’après le photoblog Sylvain Lagarde Photography  , inspiré de la photo You didn’t have to try

comme des mains tristes

comme des mains tristes, les arbres d’hiver sont d’une beauté pathétique quand ils tentent désespérément de caresser les nuages.

(phrase du jour 9 janvier 2012)