Palimpseste Souchon

Les mots sont là au ras des pâquerettes, tel un baiser sur le pont des arts qui s’enfuit Rive gauche pour éviter le mépris des Foules sentimentales, la musique swingue comme un carterpillar , danse folle pour regarder Sous les jupes des filles, atroce bye-bye à l’été, regret des maillots transparents, s’éclabousser dans la mer houleuse, rire c’est déjà ça, oublier l’icône James Bond qui tue tout le monde, fuir c’est déjà ça, et surtout ne pas passer notre amour à la machine, écrire c’est lancer des balles aux oreilles profanes, les délices de l’amour, c’est la vie montgolfière avec les filles électriques qui ne riment pas avec Arlette mais marmonnent avec toutes les stars crinolines, celles qui nous ont menti comme de vieux mots maudits hurlant le bonheur sans raison.

inspiré des paroles ou des titres des chansons d’Alain Souchon

acquiescer

Je ne peut plus réfléchir, je me noie, je voudrais fuir, je me noie, mon univers est une pesanteur liquide, je bois comme je respire, je me noie, je voudrais fuir, j’ai perdu le goût des aliments et des corps et des couleurs et des mots, j’ai   , l’ombre minérale et liquide sans cesse plus menaçante, je me noie, je ne peux plus fuir, plus la force, plus la forme humaine, je deviens roche sombre, je suis fou, je me noie, je deviens liquide, résister encore un peu au noir, ce vertige définitif du vide.

d’après le photoblog maivju:z , inspiré de la photo acquiesce

Espoirs dessinés

D’un clignement d’oeil, elle s’est retournée
la fragrance de son corps écarte la palissade
je cherche les traits qui pourraient la retenir
la ligne qui briserait sa fuite
donner un contour à mes sentiments
je ne sais pas dessiner mes espoirs
il n’y a que le silence de sa beauté
effaçant l’horizon
d’une émotion tremblée

d’après le photoblog maivju:z, inspiré de la photo unrequited

Se faire un film

Je ne cours pas, je danse légèrement, mon pas accélère pour arriver vite, être présent, être là, je laisse glisser mon parapluie sur la grille du parc, le tac-tac-tac-tac-tac… résonne avec mon coeur, je jubile de la rencontre à venir, mes lèvres forment et déforment les mots qui bouleversent mon cerveau, ébullition des sentiments sautillant avec ma main incontrôlée, je fends la nuit à la vitesse d’un oiseau, je rie, je chantonne, je tremble, je ne dois pas courir, je frissonne d’être dans ses bras, à l’approche du lieu de rendez-vous je me contrains à ralentir, je veux déguster chaque seconde et chaque gorgée d’air commune, il m’attend, j’entends flotter ses cheveux, comme au cinéma, je me repasse la scène à venir, un travelling subjectif où je rentre dans la cours, le bruit de mes talons claquant le sol, je passe la scène en noir&blanc, c’est plus romantique, il se tourne et je l’embrasse dans son sourire, « coupé! la scène est bonne, on la garde ». L’appareil photo à la main, je prends ce fragment de temps suspendu, cette joie calme qui nous attend.

d’après le photoblog JENRIKS24hphoetry, inspiré de la photo Sneaking

ne pas toucher

les phrases s’effacent
la page s’épure d’une complainte
la blancheur crisse cette évidence
poésie intime des caresses
cette trame sensuelle        des coeurs
qui s’écrit sur cette peau
laissant plus de traces qu’un
trait de plume,     même généreux
froisser le corps est plus violent qu’

écraser une feuille (de papier)

les mots peuvent ne pas

toucher

la main non

d’après le photoblog maivju:z , inspiré de la photo …but not touch