Transition écologique en bibliothèque : faire notre révolution copernicienne

Photo d’Alan Rodriguez on Unsplash

Les rapports du GIEC (voir cette synthèse parmi d’autres) et la multiplication des publications (livres et films documentaires) nous ont alertés et plus que sensibiliser à la question du changement climatique, essentiellement un réchauffement.

Les bibliothèques se sont plutôt bien emparées du sujet en achetant des livres, en initiant des actions vertueuses (fin des gobelets en plastique, tote bag, …), en programmant des expositions, des conférences ou des rencontres, et même en interrogeant le travail interne.

Les événements de l’été et l’entrée plus prégnante de cette question dans l’agenda politique national ou local nous engagent à passer la vitesse supérieure.

À cet égard, il me semble que TOUT doit être (re)pensé en utilisant les prismes suivants : limiter notre impact sur la planète, favoriser la biodiversité et “réencastrer l’humain dans la nature” comme le dit Dominique Méda (revue We Demain n°39)

Il ne s’agit pas seulement de renforcer nos actions voire d’en déployer de nouvelles pour informer, sensibiliser et induire de nouveaux comportements auprès des habitants de nos territoires. Il ne s’agit pas uniquement d’être plus vertueux en interne (mobilité, plastification des documents, conception des expositions, …).

Nous devons acquérir comme réflexe de penser chaque action ou activité de la bibliothèque avec ce prisme de sauvegarder la planète.

Journée départementale de la lecture publique consacrée aux bibliothèques vertes en Ille et Vilaine
Sophie Sorel-Giffo

Quelques exemples :
– Faut-il plastifier tout ou partie des documents ? Selon la taille de votre bibliothèque et le nombre des prêts peut-être pas du tout.
– Faut-il faire venir un comédien, un conteur ou un groupe de musique de l’autre bout de la France pour une ou deux représentations ? Pourquoi ne pas penser davantage “tournées” avec les bibliothèques voisines ?
– Créer une exposition en pensant à sa réutilisation et/ou son recyclage ?
– Les navettes transportants les documents sur un réseau, faut-il garder le même rythme ? Mettre en place une alternative en mobilité douce (vélo-cargo) quand c’est possible ?
– Faut-il n’acheter que des livres neufs ? Pourquoi pas acheter des livres d’occasion dans certains cas ?
– Tous les postes informatiques de la bibliothèque, en particulier ceux destinés au public, doivent-ils être allumés tout le temps ? Sont-ils encore tous utiles ?
– Faut-il encore donner ou vendre des tote bags et autres goodies ?
– Quel équilibre quantitatif et qualitatif pour notre communication papier et numérique ? Et pourquoi pas un petit message pédagogique dans nos affiches et flyers (imprimés au plus près des besoins) “venez à pied, à vélo ou en transports en commun” (quand toutes les options sont possibles et réalistes pour notre structure) ?

Avant d’obtenir d’importants travaux de rénovation si c’est nécessaire, il y a certainement des premières améliorations simples à mener sur nos bâtiments avec les services techniques pour limiter les pertes énergétiques et autres nuisances à l’environnement.

C’est une révolution copernicienne vitale. Avoir une vision systémique des évolutions à mener est incontournable et prendra du temps à se mettre en place, mais elle est indispensable.

À nous de nous en saisir au plus vite et de prouver que les bibliothèques peuvent être des acteurs de la transition écologique !


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