Aujourd’hui
les mots ne tiennent plus qu’à un fil
la parole fait le funambule
dire tout et son contraire jusqu’à l’absurde.
(Journal des mots 04 avril 2025à
île de mots…
Aujourd’hui
les mots ne tiennent plus qu’à un fil
la parole fait le funambule
dire tout et son contraire jusqu’à l’absurde.
(Journal des mots 04 avril 2025à
A chaque lecture
les mots basculent en moi
comme des énigmes sans paroles
il faudrait pouvoir effleurer le soleil.
Trop de vent
sur les blessures de l’âme
rien ne s’envole vers ce bleu blessant
cette offense à toutes les souffrances
l’eau ridé de la rivière
ne comprend pas la tristesse des pics verts
quand la débroussailleuse a tout arraché
ils avancent chancelants et patauds
sur une pelouse lisse de toute vie.
Au bord du monde
les mots légers poudroient
la parole a déposé ses flocons
il est temps de se laisser tomber.
La terre sous mes mains prend forme. Douceur de l’argile à travailler. Presque plus de rugosité à force de lissage. Le vase prendre forme et je sens les courbes s’affirmer. Mes longs doigts de pianiste compose un concerto de terre et d’eau. Pleins et déliés mes mains trace dans l’air une musique enlevée et amoureuse. Je pense à sa destinatrice et aux fleurs qui pourront y trouver refuge quelques jours avant de mourir. Choyer ce bel écrin pour des bouquets soyeux et joyeux. Arrondir les formes pour réjouir son visage quand elle le regardera. Éliminer toutes les aspérités qui pourraient faire douter de mon amour pour elle. Une dernière accélération du tour pour achever le lissage. Au même moment, je commence à visualiser les motifs géométriques qui couvriront les flans de ce vase. Comme une exclamation de son caractère doux mais sûr d’elle, enjoué mais cachant ses fêlures mais solaire avec de joyeuses zones d’ombre.
(d’après photo https://www.fotocommunity.fr/photo/potier-au-travail-eric59/49089744 )
Le sang qui coule
Pollen s’enfuyant du coeur
Drôle de printemps !
Haïku 29 mars 2025
Je laisse ici quelques mots suspendus
pour celles et ceux qui en manquent
pour dire leurs rêves.
26 mars 2025
L’émotion qui affleure (du volcan)
les mots sont bouillonnants
la parole se fait fumerolle
bientôt l’effusion.
(JdM, Evreux 25 mars 2025)
Fuir l’angle net
Frôler l’arrondi joyeux
Souffle moelleux.
Inconscient et furieux
le poète saisit l’âme des mots gelés
et soudain la parole brise ces petits riens
qui empêchait l’amour d’advenir.
(Hochstatt, Journal des Mots 09 mai 2021)