et les mots nous rêvent

Quand les étoiles s’absentent
que notre coeur devient bleu
il suffit d’une caresse
et les mots nous rêvent.

(journal des mots n°146 / 3 février 2013)

les mots attendent un coup de tonnerre

Les yeux au ciel
les mots attendent un coup de tonnerre
pour nous rappeler
que les phrases du poète sont poussières
face aux crimes fait en notre nom.

(journal des mots n°145 / 20 janvier 2013)

quand le tourbillon est parti j’ai su ce qui manquait

Chapeaux

Longtemps je me suis assis au milieu des chapeaux, et dès qu’il y avait du soleil je sortais prendre l’air, attendre le chaland, quand j’étais fatigué alors je prenais une chaise et je me posais au milieu de chapeaux,

j’avais repéré que c’était l’endroit stratégique pour voir ces dames faire leurs essayages, ni trop proche pour les gêner, ni trop loin afin de les encourager et de leur faire les compliments qui vont bien, souvent quand il ne se passait rien je me laissais aller à ma tristesse,

difficile de dire ce qui me manquait, vu de l’extérieur tout allait bien et la vie s’écoulait doucement dans une ville paradisiaque au bord de la Méditerranée, je ne manquais pas d’amis et nous prenions du bon temps, la boutique m’accaparait, entre les ouvertures et les approvisionnements j’étais très occupé,

dès qu’il y avait un interstice de libre, je me sentais triste, parfois jusqu’au larmes, tout était lisse, calme et sans relief, ma vie n’était pas morne non, je dirais plutôt atone, jusqu’au jour où cette petite fille est sortie de nulle part pour danser devant la glace de ma boutique,

selon les chapeaux sa chorégraphie changeait et à chaque fois elle jetait un coup d’oeil très rapide dans ma direction à la fois pour avoir mon avis et pour savoir si elle avait le droit, mon sourire n’a fait que l’encourager, chaque jour j’espérais plus et chaque jour je souriais,

et puis quand le tourbillon est parti j’ai su ce qui manquait, l’insouciance, cette folie qui nous fait oublier l’avenir, la petite fille est revenue plusieurs fois parfaire sa leçon et j’ai finis par lui offrir un chapeau,

longtemps je me suis assis au milieu des chapeaux et jamais je n’ai oublié ses pas de danse, maintenant qu’il ne me reste plus que les yeux et la tête pour rêver je ne me lasse pas de cette photo.

un beau repas de phrases

Sur la neige abandonnée
les mots scintillent dans les yeux de l’hermine
un beau repas de phrases
sur la bouche du poète perdu au milieu du blanc

(journal des mots n°144 / 17 janvier 2013)

les mots sont juste en équilibre

A coté de la falaise des drames
Les mots sont juste en équilibre
il suffit d’une virgule au bon endroit
pour que tout ne bascule pas.

(journal de mots n°143 / 16 décembre 2012)