dans un souffle d’espoir
la bouche naïve
fait s’envoler tous les possibles
pour qu’ils viennent fleurir
nos souhaits inachevés
inspirée de la série imaginaryplay d’Anna Hurtig, d’après la photo Lost Wish
île de mots…
dans un souffle d’espoir
la bouche naïve
fait s’envoler tous les possibles
pour qu’ils viennent fleurir
nos souhaits inachevés
inspirée de la série imaginaryplay d’Anna Hurtig, d’après la photo Lost Wish
C’est ici que le poète pesait les âmes de ses compagnons d’enfermement. Sa cellule était couverte de textes, du délire au poème en passant par les recettes de cuisine. Au détour de ce palimpseste infini, on pouvait lire – paraît-il, car les autorités ont fait repeindre la cellule à la hâte –le nom des compagnons exécutés ou « disparus ». Les morceaux joués par l’orchestre de la prison figuraient aussi, toujours du classique. Le poète écrivait tard dans la nuit, même quand la lumière avait été éteinte. Et puis, quand le grattement du poète contre le mur s’est arrêté, ils ont su que la catastrophe était proche. Tout le monde a été libéré et ils se sont retrouvés dehors, perdus, face à un monde incompréhensible. Ils n’avaient plus de mémoire. Sans le poète, ils ne savaient plus qui ils étaient. Ils avaient perdu le sourire. Les compagnons d’infortune du poète eurent beaucoup de mal à se disperser. Ils reviennent tous les ans visiter la prison-musée.
à partir de la création d’art-postal visible ici
Il y a le choc de la catastrophe. Tout est démoli. Je me réveille et j’erre dans les ruines du raz de marée. Le plus effrayant est d’être seule. Personne à qui parler. Dans les décombres, je vois les restes d’un téléphone. J’aimerais avoir quelqu’un à rassurer, un ami à appeler, un patron à prévenir. En même temps, cette solitude me rend plus légère face à la destruction du monde qui m’entoure. Je n’ai plus aucun repère face à ce paysage bouleversé. Une joie étrange m’envahit et je marche avec une intensité accrue dans mon regard. J’attends le changement. Après plusieurs heures d’errance dans un état de fatigue extrême, je rencontre un homme qui me demande : « Qui êtes-vous ? ». Je réponds : « Votre prochain amour. »
Il n’y a que le pas du temps pour apaiser mes rêves
le feu en soi
fait brûler l’absurdité
d’un monde inanimé
réveillant la résistance
à l’asphyxie des mots
d’après le photoblog Zul-Photo , inspiré de la photo Résistance
La poésie rit de sculpter le ciel avec ces nuages de mots.
la rumeur des pas est une étincelle dans nos pensées
Dans une nuit noire et blanche
entre sommeil et éveil
de doux cris
provoquent une attraction
fatale vision qui surgit
mourir foudroyer
avec dans le fond de l’oeil
la persistance sensuelle
d’un corps lunatique
d’après le photoblog Zul-Photo, inspiré de la photo Moon attraction