Entre les mots

Entre les mots

des espaces

Blanche parole qui

C’est balbutier qui est

Tout dire est ce que?

dans un souffle, tout entendre qu’on ne voudrait

Silence traces de phrases à dire

chercher, chercher, chercher, chercher,

Saisir la légère turbulence indicible que

Et s’arrêter quand trop d’écho envahit

Pour Aimé Césaire

J’habite la tristesse des rires
J’habite la lumière noire
J’habite la plaie des mangues
J’habite la dentelle des récifs
J’habite le cri du rhum
J’habite la mal-parole
J’habite la piqure du yen-yen
J’habite cette fleur insaisissable
Mon île

Prison en double

Voici deux inspirations différentes à partir de la même photo

1

Qui osera franchir cette limite,
faire ce pas de l’autre coté,
regarder au-delà des barbelés

Il n’y a pas que le vent qui cherche à parcourir le monde

2

Ces fils barbelés me hantent comme le crissement de mes pieds sous la neige. Je fuis, je fuis toujours, je m’enfuis de tout et tout me rattrape toujours, toujours il faut faire face, toujours il faut payer ces inconséquences, ces petites erreurs et ses grandes fautes. Ces barbelés cassent mon horizon, définitivement, ces longues journées en prison, étranglé par les barreaux, trop peur d’air pour respirer, beaucoup de temps pour rêver, avec pour seul obsession la vengeance et puis la fuite, s’enfuir loin de la justice, de l’angoisse de la culpabilité qui veut toujours nous rattraper, qui veut sans fin nous enfermer et nous broyer dans la prison des coeurs blessés, il n’y a pas que les corps qui sont en prison…

d’après le photoblog Man with 101 names, inspiré de la photo Prison