L’air des couleurs

Le trompettiste attendait son heure
laissant les passants se baigner dans la mélodie
pour dire les couleurs de la vie
sa douce rondeur se déposera sur l’air électrique
la brume sourira sans manière d’un soleil
délivrant les sourcils accablés de mauvaises vibrations
la ville respirera soudain le rock serein
d’un violent désir de danser,
un pas après l’autre,
sa liberté d’être à nouveau soi.

inspiré du photoblog Strawberryfields, d’après la photo a singled out trumpet player

Le dernier vélo

J’ai rêvé du dernier vélo, cette nuit craquante où tout a pris fin, être le dernier des hommes et fuir dans une ville absolue, noyée d’enseignes lumineuses, creuse et sans âmes qui vivent, fuir à la recherche du moyen de fuir, de rattraper la vie, fuir à la recherche du sens de cette disparition, fuir contre le trop plein d’images et de sons qui poursuit la moindre parcelle de nos instants, fuir contre l’occupation permanente de mon cerveau par les conversations destructrices, fuir contre la destruction de mes sens, fuir pour s’enfuir loin des lieux communs de plus en plus vide, fuir l’incompréhension des âmes errantes sans conscience et trouver comme un soulagement le dernier vélo en liberté, regarder tremblant ce dernier vestige d’un passé libre.

inspiré du photoblog Strawberry Fields, d’après la photo Sans titre du 04-12-2006

Tulipe

Perdre la raison
Aimer ce point aveugle
qui décalque sa vie
inspirer les parfums sensuels

et, se réjouir qu’enfin
ne se perdra plus dans la lumière
et pourra offrir ses belles fleurs
jaillies de l’ombre
la femme au coeur lointain.

d’après du photoblog Strawberry Fields, inspiré de la photo Tulips

Gangrène blanche

Un soir de folie, j’ai gratté cette photo,

noyer mon désarroi dans la blancheur, rire de la menace des couleurs, griffer ces silhouettes qui font semblant, les formes massives s’évanouissent dans l’imprécision, les lignes droites s’arrondissent comme des volutes, le halo translucide installe un doux confort

enfin je relâche ma respiration
un jour rester calme dans cette confusion volcanique qui m’enserre.

d’après le photoblog Beaucoup d’images sur pas grand chose, inspiré de la photo White flash sees sky

Ne pleure pas

J’aurais voulu lui dire de ne pas pleurer
J’aurais voulu lui dire que tout recommencera
la tendresse, l’amour, la joie,

J’aurais voulu lui dire de ne pas pleurer
J’aurais voulu lui dire que nous ne sommes pas tous des salauds
des inconstants, des coureurs, des insensibles

J’aurais voulu lui dire de ne pas pleurer
J’aurais voulu lui dire mes mots doux
fondre dans ses yeux, rire avec son rire

J’aurais voulu lui dire de ne pas pleurer
J’aurais voulu lui dire que la vie est belle
sur son sourire, dans ses cheveux, dans ses bras

J’aurais voulu lui dire de rester
J’aurais voulu qu’elle m’écoute, moi, son confident,
devenir son ange d’amour, la vent léger de son quotidien
être celui qui chahute ses journées, son nouvel amour.

d’après le photoblog Beaucoup d’images sur pas grand chose, inspiré de la photo Cry me a river

Jaune sur fond bleu

colline-ble.jpg

une vibration jaune réchauffe ma foi
l’été n’est pas que chaleur écrasante
mais aussi rencontre sensuelle
entre le ciel et la terre
sur les ondulations espiègles du blé
cette frange légère qui sait caresser le vent
promesse d’un ailleurs

d’après la photo Champs du Razès de Jacques G.

Jouer avec le feu

Dans le brouillon de ma vie, j’écris avec le feu
ce coeur qui fait battre mes rêves
Dans la griffure de mes sentiments, j’écris avec le vent
ce souffle qui anime mes joies
Dans le choc de mes douleurs, j’écris avec le macadam
cette pierre qui casse mes peurs
Dans le clic de mes images, j’écris avec la lumière
cette fantaisie qui jongle avec mes espoirs.

d’après le photoblog Beaucoup d’images sur pas grand chose, inspiré de la photo But don’t play with me, ’cause your playing with fire

Vue décolorée

Je crie cette vue disparaissant dans de lignes de fuite,
Je hurle ce monde perdant ses saveurs
Je frappe ces corps devenant imprécis

que les couleurs s’affadissent et je sanglotte
que les formes se raidissent et je me crispe
que les reliefs disparaissent et je tombe

Une tache blanchâtre gangrène mon paysage
je marche dans les flous
et mon souffle n’aspire que des contours
et je ne sais plus quoi photographier
et je ne vois plus que des spectres

Je suis perdu dans un monde qui m’efface

d’après les photos de Ernst Haas, inspiré de la série abstracts dans color gallery

Carte postale poétique

Collage poétique Recto

Collage poétique Verso

Contre la gangue du quotidien métallique
Danser légère dans l’hiver
comme un rêve de plage azur
et dans le murmure d’un chat
Enflammer le brouillard
pour qu’il devienne embruns
sur mon visage heureux