je regarde en haut

Je regarde toujours le ciel, je regarde toujours vers le haut, je ne sais jamais où je vais, je marche et je regarde, je ne suis jamais ébloui, parfois brutalement submergé par la tristesse, par l’ennui ou pire par l’indifférence quand je croise leurs regards, je marche vite, je fuis vers le haut, je deviens feuille d’arbre pour me moquer de la fin des sentiments et attendre l’automne pour, enfin, mourir sans effort, il me suffirait d’attendre un balayeur ou la semelle du requin pour m’enfoncer ad-patres

je marche en rond autour des arbres, j’enflamme de mon regard les plûmes des pigeons, je suis enfermé dans un air torride qui me serre, je respire et pourtant je doute de mon existence, je m’enfuie de la folie, j’entends ses lourdes tennis frapper le sol derrière moi, je ne suis pas fou,

je regarde toujours en haut, je voudrais être un nuage, je voudrais être léger pour m’élever dans un souffle d’air, je pourrais enfin regarder vers le bas, j’observerais les hommes marcher inconscients de la menace, je verrais leurs destins planer comme un vilain doute, je rirais de les entendre fanfaronner si fort sans peur du lendemain, je suis trop fatigué maintenant, je ne me relèverais pas tout de suite, je vais attendre un peu, je vais laisser mourir la douleur d’être ici.

d’après la photo Big Foot du photoblog 16h12.com

Emotions de nuit

Dans la course effrénée du temps, je garde au creux des mes yeux la vibration du bleu, ces particules lumineuses qui captent notre ailleurs puis le laisse disperser, aveuglante séduction d’une cacophonie, autres étoiles explosant de solitude, juste avant de quitter l’orbite des amours terrestres,

quelque part vers les pôles, les âmes s’attachent boréales aux êtres humains, à celles qui prennent le temps d’être là, d’exister au milieu de cette nuit d’émotions.

d’après la photo Night in motion du photoblog Fellow Eskimo Photography

Prison de l’oeil

Mon regard ignore les détails
Les grillages de mes pensées emprisonnent ma vue
Je n’etends plus les images chanter
Mon regard ignore la douceur
Les couleurs de mes humeurs se mélangent
Je ne perçois plus la caresse du pinceau
Qui me dessine?
Mon regard ignore l’inconnue
Le mur de mes paupières refusent de la dévoiller
Je risque la folie à fixer le point aveugle
à m’abimer dans cet espace incertain
où l’oeil est sa propre cage noire
Les images m’absorbent et me rejetent hors de moi
Je ne peut être un autre
condamné à observer de l’autre côté
le rouge construit brique après brique
l’impalpable barrière
entre moi et la vie

d’après la photo Protected Wall du photoblog Photographic Odyssey