Quelle place pour l’action culturelle en bibliothèque?

La place de l’animation en bibliothèque me semble fragilisée par la démultiplication de l’offre culturelle. En effet depuis quelques années, le nombres d’activités culturelles, de festivals, de lieux de spectacles a considérablement augmenté. Ces propositions sont issues à la fois de la sphère privé (librairies, grandes enseignes, magasins de loisirs, …) ou de la sphère publique (théâtres, centres culturels, associations, médiathèques, scènes de musique actuelle, musées, …). Les grandes surfaces culturelles spécialisées ou les magasins qui vendent des produits de loisirs créatifs développent par exemple des programmes parfois important de rencontres d’écrivains, de mini-concerts voire d’ateliers créatifs. De leur côté, les médiathèques se sont emparées depuis quelques années de l’action culturelle pour mettre en oeuvre une proposition variée de rencontres, de lectures, de soirées contes, de concerts, de club de lectures ou d’ateliers d’écriture voire même des festivals comme peuvent l’organiser des collectivités, des associations ou des entreprises privées.

Le citoyen se trouve confronté à une offre sans cesse croissante et dont les différences sont floues. En outre, rien ne prouve pour l’instant que cette offre ait démocratisé l’accès à la culture. Il semble plutôt que ce soit toujours le même type de public qui s’intéresse et fréquente ces actions.

Dès lors, je m’interroge sur quelle place pourra occuper les bibliothèques dans un univers concurrentiel où elles ne peuvent rivaliser ni en terme des contenus ni en terme de publicité à cause des faibles budgets dont elles disposent. Dans un univers dominé par la communication, il est certes important de continuer à proposer de l’événementiel mais comment concilier celui-ci avec notre mission de démocratiser la culture?

L’une des pistes est probablement de considérer l’évènement comme un moment fort et visible d’un ensemble d’actions menées au long court autour d’une multiplicité d’activités (ateliers, formations, conférences…) qui tracent différents sillons auprès de différents publics. Citons le travail dans et hors la bibliothèque avec des intervenants essentiellement locaux ou des invités réguliers à la mise en relation des contenus culturels avec des pratiques culturelles (atelier d’écriture-lecture ; musique-pratique musicale,…). Nous pouvons très bien imaginer un ensemble d’activités autour d’un thème, par exemple l’eau, qui se déclinerait en conférence, ateliers d’écriture et/ou de création musicale, concours de dessins ou de poème, rencontre avec un écrivain, lectures de pièce de théâtre puis rencontre avec des comédiens, appel à proposer des photographies qui seraient intégrées dans une page web du site de la bibliothèque, etc…

L’enjeu est selon moi d’élargir les modalités de l’action culturelle afin de favoriser la participation de tous les publics. Toutes les formes de partenariat pourront être ici utilisées.

Est-ce que vous percevez d’autres pistes?